LE TSA*
Différentes terminologies sont utilisées pour le définir : Autisme, Trouble autistique, spectre autistique, TED (Troubles envahissants du développement), TSA (Troubles du Spectre Autistique) et ASD (Autism Spectre Disorders).
Selon les statistiques officielles nationales, l’autisme représenterait 1 cas sur 100
1 fille sur 4 garçons
700 000 personnes concernées
*Trouble du Spectre de l'Autisme
INTRODUCTION A L'AUTISME
La triade autistique
En résumé, l’autisme, n’est pas « un trouble » mais « des
troubles » du spectre Autistique (TSA), se traduisant par des dysfonctionnements et
un déficit dans au moins deux domaines dans les trois sphères principales :
- les interactions sociales
- une communication non fonctionnelle,
peu ou pas de langage
ou inadaptée, difficulté à exprimer ses émotions, non-compréhension de l’implicite et second degré...ainsi que des particularités des interactions sociales, absence de la théorie de l’esprit qui consiste à comprendre le comportement symbolique intuitif d’autrui.
- des centres d’intérêts restreints, stéréotypies et comportements
répétitifs, par une écholalie ; répétition involontaire et rythmique des mêmes mots, actions répétitives, intérêts ou activités restreints ou obsessionnels, gestes ou rituels
(ex : routine, focalisation sur un sujet
(train, météo, animaux) et une perturbation à l’imprévue
RAPPEL HISTORIQUE
La découverte de l'autisme
L’autisme a été vulgarisé par Kanner en 1943, dans la mouvance de la
psychanalytique des névroses Freudiennes. Suite à une étude sur 11 cas d’enfants ayant des troubles, d’une sévérité légère à sévère, suivis depuis 1938, il a constaté
que plusieurs troubles, auparavant dispersés sous des appellations variables,
formaient une forme de psychopathologie distincte.
A partir de cette étude, différentes approches des causes de l’autisme vont voir le
jour, et s’opposer. Nous allons faire un bref récapitulatif des différents courants de
pensée relatif au mécanisme déclenchant l’autisme, et la thérapie préconisée.
Le courant psychanalytique, avance la théorie selon laquelle l’autisme serait la
conséquence d’une mère frigidaire et du père absent, tel que le décrit Betelheim
« je soutiens que le facteur qui précipite l’enfant dans l’autisme infantile est le désir
de ses parents qu’il n’existe pas. »
Cette approche préconise des soins psychiatriques, sous forme
d’internement dans les institutions dédiées, avec prescriptions médicamenteuse et
une thérapie radicale psychorigide comme « le packing » qui consiste à envelopper
le patient dans un linge humide. Méthode brutale et inefficace selon les
recommandations de l’ONU qui aura pour conséquence son interdiction en France
à partir de 2016, sur demande de la Secrétaire d'État chargée des personnes
handicapées et de la lutte contre l'exclusion.
REPERES SCIENTIFIQUES
L’état des connaissances actuelles :
à l’heure des neurosciences
En effet, les études actuelles en neurosciences démontrent une anomalie neuronale du tronc cérébral lors de la construction fœtale in utéro. Cette altération des connections neuronales, entraînant une perturbation dans la transmission des
informations, provoquant ultérieurement une activation différente des zones du
cerveau par rapport aux personnes 2neuro-typiques (autrement dit sans autisme).
Selon les neurosciences, trois facteurs seraient impliqués dans le déclenchement de l’autisme, à savoir la génétique, le développement cérébral et le comportement. Ces trois facteurs sont en interaction constante, et ce tout au long
de la vie.
LE DEPISTAGE DE L'AUTISME
Un enjeu : l'intervention précoce
L’enjeu principal d’un repérage puis d’un diagnostic précoce de trouble du
spectre de l’autisme (TSA) est la possibilité de mettre en œuvre des interventions adaptées aux enfants avec TSA, globales, personnalisées et coordonnées, si
possible avant l’âge de 4 ans, dans le but de favoriser leur développement et leurs apprentissages et de réduire les sur-handicaps. Sachant que les délais d’attente varient en moyenne entre 2 à 3 ans pour, et l’évaluation pluridisciplinaire dure de 6 à 9 mois
(temps d’anamnèse, retracer l’histoire de l’enfant et des parents,
questionnaire d’observation à compléter par les parents in situ, observation et évaluation des symptômes l’enfant par chacun des professionnels pluri, cotation,
interprétation et enfin analyse et compilation des résultats par discipline, conclusion
d’ un profil d’autisme et pose d’un diagnostic officiel, soit une reconnaissance du
handicap ouvrant des droits).
LE DEPISTAGE : MISSION IMPOSSIBLE
Le diagnostic tardif
Comme nous l’avons explicité, la difficulté de l’autisme réside dans la
complexité et la multiplicité des troubles, ce qui rend le dépistage difficile et le cas échéant tardif .
En outre, la difficulté de repérage et de dépistage précoce est due entre autre
aux manques de moyens et de formation des professionnels médicosociaux.
Le dépistage des signes d’autisme est réalisable tout au long de la vie,
toutefois plus tôt le diagnostic sera posé, plus tôt la prise en charge thérapeutique
sera mise en place, et par conséquent, l’usager aura plus de possibilités d’évoluer favorablement vers une certaine autonomie.
L'EVALUATION CONVENTIONNELLE
Les outils d'évaluation diagnostique
L’absence de marqueurs biologiques identifiés autant que sa présentation
hétérogène font de l’autisme un handicap dont le diagnostic ne peut être que clinique.
C’est à dire qu’il se base sur une évaluation des comportements et du fonctionnement visibles chez la personne.
Ces évaluations sont réalisées par une équipe pluridisciplinaire (psychologue, orthophoniste, psychomotricien etc.).
L’évaluation diagnostique se base principalement sur l’utilisation
d’outils recommandés par la Haute Autorité de Santé: l’ADI-R, L’ADOS 2 , CARS,et les test psychometriques (determinant le profil cognitif, et la présence ou non d'une déficience intellectuelle).
Néanmoins le diagnostic doit être posé par un médecin psychiatre ou/et neurologue, qui
se base sur ces évaluations pluridisciplinaires.